HtmlToText
lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois… chapitre 8. je me consacre à mes patients autant que je le peux. je suis consciencieuse dans mon travail, je pose des diagnostique, retire des points, contrôle des chirurgies, fais des rappels de vaccins, des piqures… j’aime ce que je fais, et le contact avec les animaux autant qu’avec celui des hommes me plait. mais vraiment, c’est après-midi, je voudrais veiller sultan et le voir évoluer. entre deux consultation, je file derrière le comptoir de l’accueil pour jeter un œil dans mon carnet de rendez-vous… 12 patients à voir encore. anaïs a du voir ma tête plus que dépité car elle me lance un discret « courage ! ». je la remercie du regard et retourne dans ma salle. ce soir j’ai décidé de redormir ici, mais il faudra avant cela que je repasse par chez moi pour nourrir et sortir mara, elle doit commencer à s’ennuyer même si j’ai demandé à mon (très gentil) frère jérémie de passer la nourrir le soir de ma dernière garde. il n’y pas que les animaux de la clinique auxquels je doit penser ! 14h06… c’est long, mon dieu ce que c’est long ! qu’est ce que j’aimerais pouvoir me dédoubler pour aller voir sultan ! je ne l’ai pas vu depuis la chirurgie et je n’ai pas du tout envie que fabien constate avant moi si il y a un problème. je dois trouver un moment pour aller le voir avant qu’il rentre… heureusement, le patient que j’accueil maintenant va me remonter le moral. c’est shengen, un bosseron de 3 ans que je suis depuis sa naissance. entre nous c’est un peu une histoire d’amour ! je l’ai fais naitre par césarienne un soir de garde alors que j’étais encore stagiaires ici. c’était la première fois et depuis, je suis son vétérinaire attitré. comme d’habitude, il me saute dessus et j’ai le droit aux grands coups de langue, symbole pour lui de joie… ! je le vois aujourd’hui pour une petite plaie entre les coussinets. c’est un endroit délicat qui demande un soin tout particulier. les animaux transpirants par les pattes, la cicatrisation se fait difficilement. j’applique donc une solution antiseptique, une crème pour favoriser la cicatrisation et je fais ensuite un pansement que j’espère le moins encombrant possible. je demande ensuite à indila, sa propriétaire, de faire attention à ce qu’il ne le retire pas et je lui prescrit un rendez-vous dans 10 jours pour contrôler le déroulement de la cicatrisation. 14h29… sans le savoir, sarah va m’enlever une grosse épine du pieds. elle vient me voir âpres le rendez-vous avec shengen pour m’annoncer que mon prochain patient vient d’annuler sa consultation. -merci sarah ! et ni une ni deux, je cours en salle de soins. et là, la surprise qui m’attend est encore plus grande que ce que je pensais. je vois fabien, appartement rentré plus tôt, en face de la cage de sultan qui semble lui murmurer des choses. il ne m’a pas vu, j’avance doucement jusqu’à entendre ce qu’il lui dit. -aller mon grand, montre moi que tu es hors de danger. c’est bien, essaie de te redresser… aller sultan. il l’encourage ! qui l’eut cru !? -alors, je suis toujours ton interne préférée…? ma voix est fluette, à vrai dire, je suis encore un peu intimidée depuis notre dispute et j’ai peur qu’il décide de se séparer de moi… -émilie ! comment as-tu fais ça? regarde le, regarde comme il essaie déjà de se redresser. c’est dingue ! -tu vois, je savais qu’on pouvais faire quelque chose… il n’est pas encore complètement tiré d’affaires bien sur, ses analyses sont encore mauvaises mais il est sur la bonne voix je crois… je vais dormir encore là cette nuit. -je peux prendre la relève si tu veux? -non non, c’est mon cas, c’est moi qui ai décidé de lui redonner une chance, je dois m’en occuper jusqu’au bout. un tout petit sourire s’étire sur sa bouche… -evidemment, j’aurais du m’en douter. t’es têtue hein ?! -mais non ! et sur ce, je retourne à mes consultation. 15h… le reste de l’après-midi se déroule dans une ambiance légère. chacun vaque à ses occupations et j’aime la chaleur qui règne ici. je me sens mieu dans cette clinique que partout ailleurs. je vais avoir du boulot jusqu’à encore 17h30 au moins. je prendrai un quart d’heure après pour repasser chez moi. j’ai leur feux vert de fabien ! 15h17… drôle de hasard, en cette fin d’après-midi, je n’ai que des chats à voir. des chats en plutôt bonne santé qui me donnent encore plus envie de sauver sultan. je suis reboostée. 17h58… je raccroche ma blouse au vestiaire, j’enfile mes bottines, met mon bonnet et sort dans la froideur de la fin de journée. je n’habite pas très loin de la clinique, je serai donc de retour rapidement. mara me saute dessus, je n’ai même pas le temps d’arriver. je tombe à la renverse et elle me lèche de plus belle. -doucement ma belle ! mara, arrête ! mais je rigole, je suis contente de la voir. elle est vraiment formidable cette chienne, on se correspond bien. je ne me déshabille même pas, je prend la laisse accrocher au porte manteau de l’entrée et fait sortit mara qui se précipite dans le jardin. je la rappelle, lui met sa laisse et l’emmène faire le tour du pâté de maison. elle est contente. 18h42… avant de repartir, je mets quelques affaires dans un sac, remplis la gamelle de croquettes de mara et repars pour la clinique. 19h04… quand j’arrive, les filles sont en train de partir, je leur demande si fabien est encore là et leur dis au revoir. quand j’entre, je suis accueillie par la chaleur agréable qui règne dans les pièces. les filles m’ont dit que fabien était encore là, il a du attendre mon retour. je vais lui proposer de manger avec moi. mais quand je retourne en salle de soins, je comprend bien vite que la situation ne va pas se passer comme je l’espérais. 28 janvier, 2014 à 13 h 05 min | commentaires (0) | permalien chapitre 7. je suis sur que vous êtes impatients de découvrir qu’elle est la passion dont je vous ai parlé. je vous en ai trop dit n’est-ce-pas? je dois finir mes révélations? bon d’accord, je vous dois bien ça c’est vrai. alors voilà, depuis l’âge de 10 ans, je suis passionnée par les… loups. je sais ce que vous allez dire : comment être passionnée par ces bêtes féroces au tempérament primaire et sanguinaire ?! et bien détrompez-vous. ils ne sont pas du tout comme ce que les livres veulent faire croirent. je souhaite à tout le monde de croiser un jour le regard d’un loup. ce regard de feu qui vous prend là, tout au fond de vous-même et qui vous fait vous rendre compte à quel point la nature a créé des choses et des êtres magnifiques. regardez sa maniere de se déplacer, sa maniere d’analyser les choses autour de lui. penchez-vous donc sur sa façon de vivre, d’organiser sa vie autour d’une meute. etudiez les liens qui les unissent les uns aux autres et alors vous comprendrez. j’aime sentir les frissons que ressentent les gens quand je leur dis qu’un jour j’irai m’occuper des loups. et la même question revient systématiquement : mais pourquoi les loups? dans la vie, certaines choses ne s’expliquent que lorsqu’on les a vu ou vécues, et bien dans mon cas, c’est la même chose. je ne peux pas expliquer ça avec des mots. voilà, vous êtes au courant. et c’est un privilèges ! je n’en ai parlé qu’a très peu de gens. seul ma famille proche et fabien sont au courant. jusque-là, je n’avais jamais pu combler cette passion, bien sur j’ai vu des loups dans les parcs mais il y a quelque temps, c’est en liberté que j’en ai aperçu. ca a été une rencontre toute simple, en toute intimité. c’était pendant mes vacances, j’étais en compagnie de mara. j’ai d’abord eu du mal à croire ce que je voyais, mais j’ai pu les voir assez longtemps pour être sur que c’était bien des loups et non des chiens sauvages. mais j’évite d’en parler autour de moi, car je sais que cela ferait beaucoup de bruit et les habitants des alentours n’hésiteraient surement pas à prendre les armes. comme partout ailleurs, les loups ne sont pas bien acceptés. mais croyez-moi, je suis bien décidée à changer ça. 16 janvier, 2014 à 13 h 04 min | commentaires (0) | permalien chapitre 6.